Voici un magnifique texte de Jacques Salomé, psychosociologue, sur le besoin d’être écouté…
Quand je te demande d’être écouté(e)…
Et que tu commences à me donner des conseils
Je ne me sens pas entendu
Quand je te demande de m’écouter
Et que tu me poses des questions, que tu argumentes
Et que tu tentes de m’expliquer ce que je ressens
ou ce que je ne devrais pas ressentir
je me sens agressé
Quand je te demande de m’écouter
et que tu t’empares de ce que je dis
pour tenter de résoudre
ce que pourrait être mon problème
Aussi étrange que cela puisse paraître
je me sens encore plus en perdition
Je te demande ton écoute
Je te demande d’être là, au présent
dans cet instant si fragile
où je me cherche
dans une parole parfois maladroite, inquiétante, injuste ou chaotique
J’ai besoin de ton oreille, de ta tolérance, de ta patience aussi
Pour moi me dire au plus difficile comme au plus léger.
Oui simplement m’écouter sans accusation, ni excusation
Sans dépossession de ma parole
Écoute, écoute-moi
Tout ce que je te demande c’est de m’écouter au plus proche de moi
Simplement accueillir ce que je tente de te dire
ce que j’essaie de me dire en tentant de te le dire.
Ne m’interromps pas dans mon murmure,
n’ai pas peur de mes tâtonnements, de mes imprécations,
Mes contradictions, comme mes accusations
aussi injustes soient- elles
sont importantes pour moi
Jacques Salomé
www.j-salome.com
www.institut-espere.com
Ce besoin d’être écouté dans ma parole, dans mes réflexions, dans mes tentatives de compréhension, dans mes esquisses de solutions, au plus intime de mon être… mérite un soin et une attention fine et délicate de celui/celle qui écoute. Une oreille disponible, sans jugement, patiente, confiante, bienveillante. Au besoin, une guidance pour y voir plus clair en moi-même…
C’est ce que je vous offre !
Maude Guillemette
Psychologue
LE CHOIX D’UN\UNE PSYCHOLOGUE\PSYCHOTHÉRAPEUTE
Selon Alice Miller, tiré de «Avenir du drame de l’enfant doué» (1996) p. 112-115 «Contrairement au petit enfant, l’adulte a des choix. Il peut se fonder sur ses expériences, dispose de la faculté de raisonnement ainsi que du libre accès aux informations. Tout cela, il peut l’utiliser, s’il le veut. S’il est résolu à ne pas se confier à une thérapie qui le réduirait d’emblée à l’impuissance, il a de fortes chances de pouvoir se renseigner sur la personne et la formation du thérapeute, avant de se décider pour ou contre une confrontation avec son enfance. Il peut tranquillement demander, lors du premier entretien, comment le thérapeute en est venu à exercer cette profession, pourquoi il l’a choisie, ce qu’il faisait auparavant, etc. Malheureusement, la plupart des gens ne se posent pas ces questions, bien que ce ne soit nullement interdit et serait éclairant. Ils ne se sentent pas en droit de le faire et se présentent au premier entretien comme de petits enfants qui ne veulent pas déplaire à personne, qui doivent tout simplement se sentir heureux qu’on ne les renvoie pas. Dans cette position infantile et soumise, ils verront en le thérapeute la bonne mère ou le père fort, ou le prêtre, voire Dieu, et s’efforceront de «faire son bonheur». Et de recevoir enfin, en échange de leurs bonnes performances, l’amour dont ils ont soif. C’est ainsi qu’advient ce dont j’ai parlé dans le livre : l’adulte recourt à ses anciennes stratégies de survie, il trahit son vrai Soi, abandonne ses facultés de critique et de raisonnement, afin de recevoir, pour prix de son adaptation, un semblant d’amour. Je m’efforcerais en tout cas d’élucider si j’ai affaire à une personne honnête. Cela, je peux le découvrir si j’examine les faits sans réticence intérieure. Que de gens fuient la réalité et croient ce qu’ils peuvent croire! Mais certains veulent savoir s’ils ne seront pas confrontés à des tromperies délibérées. Tout cela, on peut le déceler, car il existe une série d’indices-que précisément les clients en détresse négligent, hélas facilement. Si je devais aujourd’hui me chercher un thérapeute, je me demanderais en premier lieu : avec qui vais-je conserver mon autonomie ? Qui me donnera des informations vérifiables ? Qui répond sincèrement, et de façon satisfaisante, à mes questions, noue avec moi une relation de travail loyale et transparente, accepte les critiques, est prêt à se confronter avec les faits et avec ses propres contradictions, ne me promet pas l’impossible? Les schémas de notre enfance ne nous dominent pas toute la vie. L’adulte a le droit de profiter des options dont il dispose. Outre le bon choix du thérapeute, que nécessite le processus de guérison ? Un grand nombre d’éléments, parmi lesquels l’accès aux émotions, me semble d’une importance cruciale. Pour beaucoup, qui sont depuis leur prime enfance coupés de leurs sentiments, il peut se produire dans la thérapie, et pour la première fois, quelque chose de vital : la constitution de facultés qui n’ont pu se construire chez les enfants «émotionnellement adaptés». (…) Comme ce sont les émotions qui jettent un pont entre l’esprit et le corps, le travail sur les émotions-s’il est accompli scrupuleusement et avec une assistance-peut nous aider aussi à établir une meilleure harmonie intérieure. Alice Miller